La rhinotrachéite infectieuse féline est provoquée par un herpès-virus. C’est l’un des agents pathogènes qui participe au syndrome coryza du chat. Relativement fréquent et très contagieux, il existe heureusement un vaccin qui protège contre la rhinotrachéite virale féline.
Rhinotrachéite virale féline : caractéristiques de l'herpès-virus
La rhinotrachéite infectieuse féline est due à l'herpès-virus félin (FHV-1), que l’on retrouve sur toute la planète.
Ce virus est peu résistant dans le milieu extérieur et la transmission se fait par contact direct entre chat (de « nez à nez » ou par les sécrétions lacrymales). La transmission par les éternuements (qui contiennent des virus) est également possible.
Après l'infection du chat, ce virus à la particularité de pouvoir rentrer en latence dans le système nerveux. Durant cette phase, le chat n’est pas malade et n'a aucun signe de l'infection. Par contre, à la faveur d'une baisse de l'immunité, l’herpès-virus peut se réactiver et provoquer (ou non) des symptômes. De plus, l’animal restera porteur du virus toute sa vie.
À noter : la famille des herpès-virus contient de nombreux virus qui touchent différentes espèces comme l’être humain (bouton de fièvre) ou le cheval (rhinopneumonie). Tous les herpès-virus ont la particularité de rester latents dans l’organisme, longtemps après la guérison clinique.
La réactivation virale chez les porteurs latents peut être déclenchée par de nombreux facteurs :
- un stress (transport, intervention chirurgicale...) ;
- une infection par un autre agent pathogène ou une maladie chronique (diabète, hypothyroïdie...) ;
- une modification physiologique importante (mise-bas) ;
- une injection de corticoïdes (ou toute prise de médicaments dits immunosuppresseurs).
Symptômes de la rhinotrachéite virale féline
Lorsqu’un chat souffre d’un coryza, on cherche rarement à identifier précisément les agents responsables de la maladie chez un animal particulier. Pourtant, on considère que l’herpès-virus est incriminé dans 40 % des cas de coryza.
Les principaux symptômes sont :
- une fièvre et un abattement qui peut être marqué ;
- des éternuements et un jetage nasal ;
- des atteintes oculaires ;
- une salivation importante.
Les atteintes oculaires sont les symptômes majeurs lors d'une infection par l'herpès-virus félin. Ce virus peut provoquer une conjonctivite souvent bilatérale, une kératite (inflammation de la cornée) voire des ulcères cornéens. Chez les très jeunes chatons, l'herpès-virus peut provoquer un symblépharon, c'est-à-dire une adhérence entre la conjonctive d'une paupière et la cornée. Le chaton a « les yeux collés ».
À noter : les ulcères dendritiques et les ulcères en « carte de géographie » sont des lésions caractéristiques de l'infection par l'herpès-virus félin.
Diagnostic de la rhinotrachéite virale féline
Le diagnostic est avant tout clinique et épidémiologique (étude des circonstances de l’infection).
À noter : cette maladie est fréquente chez les chatons non vaccinés, vivants en collectivité.
Une analyse par PCR peut être envisagée. Le test par PCR permet d’amplifier et d’identifier des quantités minimes du matériel génétique recherché, soit ici l'ADN du virus présent dans les sécrétions. Une PCR positive indique que le chat a été infecté par l'herpès-virus félin.
Traitement contre la rhinotrachéite virale féline
Comme pour toute maladie virale, il n’existe pas de traitement spécifique de la rhinotrachéite féline. On va donc utiliser un traitement symptomatique (avec des pommades ophtalmiques notamment) et une couverture antibiotique pour éviter les surinfections bactériennes si le chat est très atteint. Le chat va guérir spontanément en deux ou trois semaines, mais le virus peut rester latent dans l’organisme.
Lors de kératite chronique, le vétérinaire peut prescrire des corticoïdes ou de la ciclosporine A, à condition d'être certain qu'il n'y a pas d'ulcère sur la cornée. L'emploi de ces molécules nécessite un suivi régulier car elles peuvent favoriser la réactivation virale.
Certains spécialistes recommandent d'utiliser des antiviraux (comme l'aciclovir ou le ganciclovir), en se basant sur ce qui est prescrit en ophtalmologie humaine. Cependant, l'efficacité et l'innocuité de ces traitements n'ont pas encore été démontrées chez le chat.
Prévention de la rhinotrachéite virale féline
La valence de la rhinotrachéite chez le chat est considérée comme « essentielle » en vaccination féline, avec la calicivirose et la panleucopénie. C’est le vaccin « typhus/coryza » que l’on recommande à tous les chats, même à ceux qui vivent en appartement et ne sortent pas.
Lors d'atteinte d'un effectif de chats non vaccinés par l'herpès-virus, il convient de mettre en quarantaine les animaux malades et de les éloigner des animaux sensibles (jeunes, femelles gestantes, chats âgés ou malades). Une désinfection classique permet d'éliminer le virus, qui n'est pas résistant dans le milieu ambiant.
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