L'hyperactivité revêt différentes formes et il convient de faire une distinction entre le chat décrit comme hyperactif par son propriétaire et le chat diagnostiqué par un vétérinaire comportementaliste comme étant hyperactif. La pression du milieu dans lequel vit le chat peut induire des comportements ingérables ou stéréotypés, mais il existe aussi des pathologies médicales qui génèrent une hyperactivité chez le chat.
Hyperactivité et frustration du chat
Stress lié au milieu
Les pressions exercées par le milieu de vie dans un contexte de domestication et en particulier de perte de contrôle peuvent engendrer chez le chat des comportements agités et inadaptés, voire pathologiques comme les stéréotypies : des mouvements compulsifs, répétitifs de déambulation, de toilettage, de boulimie ou d'automutilation que l'animal s'inflige, qui rythment ses journées et dont il est très difficile de le dissuader.
C'est une forme d'hyperactivité, mais restreinte à un comportement. Il faut sérieusement penser à offrir d'autres conditions de vie à l'animal ou à le faire adopter. Bien qu'il existe des drogues susceptibles d'aider l'animal à s'adapter, sans changements de mode de vie, la qualité de vie du chat restera misérable.
Frustration liée au manque d'auto-contrôle
Comment se manifeste la frustration ?
L'absence d’auto-contrôle rend l'animal peu sociable et inapte à la réussite d'une intégration réussie au sein d'un groupe. Il rencontre des difficultés pour mener à bien nombres d'activités.
On le remarquera dans des situations qui requièrent du calme pour réussir une action, par exemple :
- un chat agité ne saura pas guetter une proie et ne sera pas un bon chasseur ;
- un chat distrait ne sera pas prudent et sera plus souvent accidenté ;
- un chat qui ne sait pas inhiber son agressivité sera victime ou occasionnera des lésions plus graves lors de bagarre entre congénères.
Ce chat est souvent dans un état de frustration dû au retour négatif de ses actions. La frustration amène l'animal à recommencer ses actions pour s'améliorer, ce qui peut conduire le propriétaire à décrire son chat comme hyperactif car toujours en quête de résultats gratifiants.
Le manque d’autocontrôle peut venir :
- d'un manque d'intérêt de la mère chatte pour ses petits, quand par exemple, la chatte attend une nouvelle portée ;
- d'une surveillance excessive de la mère angoissée, s'il s'agit d'une chatte qui a perdu ses chatons du fait de l'homme, par prédation ou par maladie, qui bride le désir d'exploration du chaton ;
- d'un manque d'expérience de jeux sociaux avec la fratrie ;
- de privations sensorielles (chaton élevé en isolement et en cage) ;
Un sevrage précoce chez un chaton vif peut transformer la boule de poil en furie difficile à gérer. Les propriétaires décrivent souvent le caractère du chaton ou du chat comme sauvage, destructeur, voire agressif. Ce comportement agité est exacerbé par les frustrations, notamment celles causées par l'enfermement.
Comment aider le chat à se contrôler ?
Un humain n'est pas apte à éduquer un chat à se comporter en félin mais vous pouvez l'aider à être autonome et à se contrôler. Il faut être très patient car c'est avec l'âge et les expériences qu'il va s'assagir et cela peut prendre 2 à 3 ans.
Quelques conseils pour y parvenir :
- Évitez les conflits et les punitions. Comme dit l'adage « prévenir vaut mieux que guérir » : favorisez et multipliez les occasions d'apprendre. Pour ce faire le chaton doit sortir du cocon pour se confronter au monde. Laissez le sortir et s'activer à l'extérieur de la maison qui doit être ressentie comme un havre de paix et de repos. Les activités se déroulent en extérieur.
- Recherchez sur internet ou dans le quartier d'autres propriétaires de jeunes chats et organisez des gardes alternées pour que les chats se rencontrent et jouent ensemble.
- Ne sollicitez pas trop longtemps votre chat : dès qu'il s'énerve et perd le contrôle, éloignez-vous et ne le touchez plus. Ne prenez pas trop souvent dans vos bras le chat pour le câliner, ce qui est une forme de contrainte physique que vous devez éviter pour respecter son apprentissage de l'autonomie.
Article
Hyperactivité et confinement du chat
Comportement du chat non-stérilisé
Un chat non-stérilisé tenu en appartement exhibera des comportements de recherche de partenaire : il miaule, il arpente l'appartement, il se roule par terre, il grimpe partout. S'il y a d'autres partenaires dans le quartier ou l'immeuble, ces nuisances seront sans fin.
Pour résoudre ce problème et pour son bien-être de manière générale, nous vous conseillons fortement de stériliser un chat d'intérieur.
Agitation nocturne du chaton
Le quart d'heure de folie ou coup de folie des chats confinés étonne toujours leur propriétaire. C'est un épisode de la journée, vers le crépuscule, pendant lequel le chat est particulièrement joueur et agité : il traverse les pièces en courant et s'invente un scénario de poursuite pendant un quart d'heure. Ce comportement exutoire est drôle à observer et il est facile de se laisser gagner par l'humeur joueuse du chat.
Certains chats l'exhibent la nuit et sont taxés d'hyperactifs simplement parce que les propriétaires estiment que c'est l'heure de dormir, alors que le chat est un chasseur nocturne.
Si ces comportements troublent votre sommeil, il faut trouver des jouets adaptés qui imitent les proies en mouvements, construire des lieux à explorer et les enrichir de trésors (souris, balles, plumes, herbes psychoactives), et fermer la porte de sa chambre pour ne pas entendre de bruits.Chat hyperactif : régime alimentaire
La diète industrielle que suivent nos félidés domestiqués est bien loin du régime alimentaire et des habitudes de cette espèce. Cela tronque le comportement du chat : il ne doit plus chasser pour obtenir son repas, il ressent rarement la faim. La phase de recherche de nourriture est pourtant ce qui occupe la journée d'un carnivore. Ce manque d'activité peut engendrer des frustrations qui se manifestent au travers de comportements agités.
La nature de la diète peut aussi être en cause, notamment l'utilisation dans les formulations d'additifs ou de protéines, qui peuvent provoquer des allergies et des dermatites. Ces pathologies sont sources d'irritation permanente, donnant lieu à un toilettage excessif avec des courses frénétiques dans la maison. On peut aussi suspecter des parasitoses lorsque l'hygiène n'est pas au rendez-vous.
Il n'y a pas de diète spécifique et il faut faire des essais pendant quelques mois pour voir une amélioration.
Chat hyperactif : en cas de maladie
Hyperthyroïdie du chat
La thyroïde secrète des hormones qui interviennent dans le métabolisme, la production d'énergie et la régulation de la température. Lorsque le fonctionnement de cette glande est perturbé, le chat a comme un regain d'énergie et d'appétit.
C'est une maladie qui affecte en particulier les chats âgés. Les propriétaires ont l'impression que leur vieux matou vit une seconde jeunesse.
La perte de poids du chat malgré un appétit vorace, l'augmentation de la prise d'eau et des mictions, la présence de nodule dans le cou doivent mettre la puce à l'oreille et pousser le propriétaire à consulter un vétérinaire qui après confirmation du diagnostic donnera le traitement adéquat.
Hyperesthésie féline
Ce syndrome apparaît à l'âge adulte, après une croissance normale. Le comportement ressemble au quart d'heure de folie crépusculaire que l'on observe chez les chats domestiques, en particulier, les chats d'intérieur. Le chat semble possédé par quelque chose : ses comportements sont auto-centrés (dirigés principalement vers lui-même) et souvent compulsifs. Ils occupent toute la journée du chat, voire de sa nuit.
Voici quelques symptômes courants :
- Changements soudains de comportements accompagnés de changement d'humeur allant du positif vers un état agressif : le chat semble prendre plaisir aux câlins pour mordre soudainement les mains.
- Toilettage compulsif, dirigé principalement sur les flancs et sur la queue, pouvant occasionné des pelades.
- Poursuite et attaque de la queue; spasmes de la peau du dos , intolérance au toucher le long de la colonne : les caresses peuvent déclencher un des comportements cités ci-dessus.
- Dilatation des pupilles, regard fixé sur un objet ou une personne, hallucinations avec fuite ou poursuite de quelque chose qui n'existe pas.
- Vocalisations bruyantes.
- Crise d’épilepsie : perte de connaissance avec salivation, et mouvements des pattes (le chat pédale dans le vide).
Chacun de ses symptômes peut être causé par une pathologie, un traumatisme ou un allergène. Il revient au vétérinaire de les exclure avant de diriger l'animal vers un collègue comportementaliste ou un neurologue.
Les causes de ce syndrome sont inconnues, mais des pistes de recherche pointent vers une activité électrique anormale du cerveau. Les thérapies avec des anti-convulsants (phénobarbital), des psychotropes spécifiques pour le traitement des TOC ou ceux qui augmente le niveau de sérotonine, des antidouleurs et des changements de régime alimentaire peuvent donner de bon résultats.
Sénilité du vieux chat
L'animal âgé et affaibli est souvent plus anxieux et parfois plus agité. La sénilité peut entraîner un état de confusion avec des phases d'hyperactivité : déambulations avec miaulements rauques et bruyants, souvent nocturnes. Un traitement médicamenteux existe, consultez votre vétérinaire.